Infections invasives à Nannizziopsis obscura : à propos de 2 cas survenus au CHU de Clermont-Ferrand - 16/09/17
Résumé |
Les infections impliquant de nouveaux pathogènes fongiques semblent en augmentation ces dernières années. L’émergence de ces nouvelles espèces pourrait être expliquée par les immunodépressions de plus en plus profondes, mais également par l’utilisation d’outils diagnostiques de plus en plus performants. Nous rapportons ici 2 cas d’infection invasive impliquant Nannizziopsis obscura survenus dans un contexte de lymphopénie. Notre premier cas concerne une femme séjournant régulièrement au Sénégal et atteinte d’une leucémie prolymphocytaire réfractaire à la chimiothérapie, qui décédera rapidement avant tout diagnostic, dans un contexte de décompensation œdémato-ascitique et de lésions cérébrales hypodenses au scanner. N. obscura a été isolé d’une hémoculture et a posteriori détecté par PCR panfongique dans le LCR et l’ascite. Le second cas concerne une patiente vivant au Mali et récemment diagnostiquée séropositive pour le VIH au stade SIDA. Suite à l’apparition de troubles neurologiques, le scanner cérébral révèle la présence d’une importante masse abcédée. Bien que les cultures réalisées sur le LCR restent négatives, la PCR panfongique rapportera la présence de N. obscura, ce qui sera confirmé suite à la réalisation d’une biopsie cérébrale montrant la présence de filaments mycéliens. Les cultures seront positives 48h plus tard. Les champignons du genre Nannizziopsis comprennent le complexe d’espèces Nannizziopsis vriesii et sont largement connus pour leur rôle dans les infections cutanées chez les reptiles, pouvant conduire à des infections disséminées fatales. Au sein de ce complexe, 3 espèces (N. infrequens, N. hominis et N. obscura) ont été isolées chez l’Homme. Parmi les 6 cas humains rapportés dans la littérature, 3 patients étaient séropositifs pour le VIH et 4 habitaient ou avaient voyagé en Afrique. Outre l’extrême rareté des cas d’infection à N. obscura, ces cas soulignent l’importance de la biologie moléculaire dans le diagnostic mycologique.
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Vol 27 - N° 3
P. e15 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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